lundi 8 avril 2013

David Bowie Is


Les fans ou simplement les bien informés savent que depuis le 23 mars, une rétrospective dédiée à David Bowie a lieu au musée d'art et de design Victoria & Albert, à Londres. 
Je ne sais plus exactement quand est-ce que j'ai eu la première info à propos de cette expo, c'était l'année dernière, bien avant l'annonce d'un nouvel album. Les médias n'en parlaient pas encore beaucoup, mais pour moi c'était clair: on y va! Ayant vécu à Londres quelques mois il y a quatre ans, et n'y étant pas retournée depuis, l'occasion était trop belle. On s'est donc offert ce petit cadeau pour notre deuxième anniversaire: un aller-retour à Londres et deux entrées pour l'expo "David Bowie Is". Autant le dire d'emblée, on s'en est pris plein les yeux!


Cette rétrospective met avant tout l'accent sur la démarche artistique et créative de Bowie, tant au niveau de sa musique que de ses apparences scéniques, de ses  orientations musicales et de ses choix vestimentaires, de sa sensibilité incontestable pour l'évolution de la musique et celle de la mode, et son style à la fois élégant et totalement décalé. C'est un arstiste polyvalent. Musicien, touche à tout, homme de scène, homme de spectacle, acteur; aux multiples facettes, aux multiples personnages. Et qui aime prendre des risques. D'abord icône glam rock au début des années 70, créature androgyne mi-homme mi-femme (et même mi-chien), offrant à ses personnages Ziggy Stardust et Aladdin Sane des looks excentriques et décalés, il s'est assagit au fur et à mesure des années, adoptant une allure de Dandy, élégant et ravageur, qu'il n'a plus vraiment quittée depuis son Thin White Duke, (que j'adore).


Le clip de Starman, derrière le costume (mal mis en valeur malheureusement)

Pendant une heure et demie, nous avons ainsi arpenté les différentes (immenses) galeries chargées de photos d'archives, de clips diffusés sur écrans géants, d'apparitions à la télévision, d'objets en tous genre appartenant à l'artiste, de manuscrits de ses chansons, de mannequins affublés de ses emblématiques et parfois improbables tenues de scènes, de témoignages filmés, notamment celui de Kansaï Yamamoto, qui a confectionné les costumes de Ziggy Stardust, ou celui où David Bowie lui-même qui explique le fonctionnement de son Verbasizer, outil informatique qui lui permettait de compiler ses idées pour écrire ses chansons, ou encore des extraits des films dans lesquels il a joué.




La gallerie la plus impressionnante était la dernière, très grande, très haute et un peu sombre ce qui empêchait de distinguer certains costumes exposés en hauteur. Dans cette galerie, sont diffusés sur écrans géants des extraits de concerts, dont Rock'n'Roll Suicide, dernier morceau du dernier concert de la tournée Ziggy Stardust en 1973 (film réalisé par D. A. Pennebaker), dans lequel Bowie annonce de manière ambiguë la mort de son personnage (et non la fin de sa carrière tel que les médias l'ont immédiatement interprété). On peut y voir également trois versions de "Heroes" interprétées à trois moments différents de sa carrière, sur trois écrans différents, simultanément. Il suffit de se déplacer d'écran à écran (avec le casque distribué à chaque visiteur à l'entrée) pour pouvoir écouter chaque différente version:  installation flexible et époustouflante. Une petite partie de cette galerie est dédiée aux années Berlin (Low, Heroes, Lodger) années de génie en compagnie de Brian Eno et d'Iggy Pop, néanmoins marquées par la mélancolie et l'usage massif de drogues. Bowie s'échappait dans la peinture pour ne pas sombrer, il a d'ailleurs peint ce portrait d'Iggy Pop que je ne connaissais pas et qui m'a beaucoup plu.


L'exposition s'achève sur l'influence que Bowie, de par sa musique et son style, a exercé sur les musiciens et la mode d'aujourd'hui. Influence incontestable: costumes colorés, bodys, look androgyne assumé et très exploité par les créateurs ces dernières années, que ce soit chez les femmes ou chez les hommes.

Pour résumer...

(1967 - David Bowie)
(1971 - Hunky Dory)
 (1972 - Ziggy Stardust)
Epoque Ziggy Stardust et les costumes de Yamamoto
Octobre 1973, retour de Ziggy Stardust à l'occasion du "1980 Floor Show", pour une prestation  exceptionnelle retransmise à la télévision Américaine, filmée sur trois jours, avec la participation de Marianne Faithfull et des Troggs.... et ce costume fabuleusement provocateur imaginé par Freddie Buretti. A l'origine, une troisième main "cachait" l'entre-jambe de Mr Jones, mais la censure de l'époque en a décidé autrement. L'époque Ziggy a définitivement été l'une des plus folles artistiquement/vestimentairement de la carrière de Bowie.
(1975 - Young Americans)
(1976 - Station to Station, le Thin White Duke)
(1978 - Low/Heroes, le costume de Marin)
(1980 - Scary Monsters, tournage du clip Ashes to Ashes dans le costume de Pierrot signé Natasha Korlinoff, autre styliste très présente aux côtés de Bowie)
(1983 - Let's Dance, année du succès international.... et de la choucroute)
(1987 - Never Let Me Down, Glass Spider Tour)
(1989 - Avec son groupe Tin Machine)



(1995 - Outside)
(1997 - Earthling, Tenue de scène signée Alexander McQueen)
(2003 - Reality, Reality Tour)



David Bowie is Everywhere


Si vous en avez l'occasion, foncez donc à Londres avant le 11 août 2013.
Sinon, David Bowie Is prendra place à la Cité de la Musique... en 2015!


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